Alexandre Joly

La notion de paysage est importante dans mon travail, le paysage apparaît comme une aura des pièces, dans ce sens l’objet que je présente, tel qu’il soit, appartient à un paysage imaginaire visible ou invisible. Et cette gymnastique de l’esprit s’opère aussi dans différents sens, du microscopique au macroscopique, du technologique au naturel.
Cette idée se retrouve aussi dans ma manière d’aborder les sons, souvent je fais appel à une certaine écoute attentive et sensible, les sons rythment le paysage au même titre que les couleurs et les matières...
...La présence de la nature, du sauvage, est également présente dans mon travail, la meilleure manière d’appréhender mes expositions est souvent instinctive, tactile et spontanée.
J’aime me retrouver dans des paysages sans chemin, et librement aller d’un point à un autre, c’est l’image que j’ai de mon processus de travail, une idée influe une direction et produit à son tour de nouvelles idées. Ainsi, ce va-et-vient forme une toile, un réseau de liens qui s’agrandit avec le temps. Mes différentes réalisations forment des kernes placés dans un réseau de pensées, qui se dessine comme un rituel.

Alexandre Joly

Réenchanter le monde

Que le son se présente, qu’il se représente. Le travail d’Alexandre Joly ne cesse de parcourir cette ligne, ligne de fracture parce qu’entre les domaines du visible et de l’audible il n’y a pas de recouvrement. Ce qu’il partage, c’est une limite, un point de rencontre.
Cette rencontre c’est celle du plasticien et du musicien, de l’enfant et du savant, du cirque et du chamanisme. En prenant ces différentes postures, il nous propose de réenchanter le monde, de le faire sonner. Et en même temps qu’il donne un sens nouveau aux objets qu’il détourne et qu’il ajoute à sa collection, il leur donne une place dans l’harmonie qu’il met en scène. De plus en plus son travail essaie de tirer des lignes de fuites dans une collection d’objets sonores, de jouets, d’animaux empaillés et autres instruments de musique.
Il installe des dispositifs de contemplation dans lesquels une émotion est portée par un imaginaire où le son est visible en surface et laisse son volume nous emporter.

Thomas Maisonnasse