C’est l’instant d’équilibre qui m’intéresse, celui de la statue déliée, ou le calme serein d’une masse qui s’immobilise. On est clairement entre l’aliénation qui cède et la force qui se régénère. La métastabilité, le seuil du mouvement dans lequel les êtres vont se saisir de leur destin. Mais justement, l’airain qui fixait autrefois la posture idéale pour les siècles, cède à la vie, à toutes les postures, à quelque chose de latent.

Jean-Louis Perrot

Chez Jean-Louis Perrot, on est d’emblée frappé par les oppositions et contrastes gravitationnels. Les lois de l’équilibre sont constamment mises à rude épreuve et sa géométrie flottante défie toute velléité de stabilité. Ainsi l’artiste associe-t-il dans le même objet des forces et valeurs antagonistes: surfaces lisses et accidentées, masse pleine ou perforées, densité du métal et légèreté des plumes, ombre et lumière, verticalité et horizontalité, mouvement et fixité. Ces puissants contrastes révèlent une quête de l’équilibre idéal entre ces polarités extrêmes...

Françoise-Hélène Brou